NOUS ÉTIONS JEUNES
Bulgarie – 1961
Durée : 1 h 50
Nouvelle sortie : 8 mars 2023 Réalisation : Binka Zhelyazkova Scénario : Hristo Ganev
Avec : Dimitar Buynozovv, Rumyana Karabelova.
Résistance en Bulgarie
Festival international du film de Moscou 1977 : prix en or
Durant la Seconde Guerre mondiale, la Bulgarie est une alliée de l’Allemagne. Cependant, des réseaux s’organisent pour lutter contre l’occupant nazi. Nous étions jeunes est ancré dans ce contexte historique. Dimo et Tzveta qui viennent de se rencontrer, sont admis dans un cercle de résistants. Le récit de leur amour naissant s’insère avec fluidité dans celui du groupe préparant un attentat. Qu’adviendra-t-il d’eux? Sauront-ils préserver leur innocence quand chaque geste, mot, ou regard peut être interprété comme une trahison ?
Les jeunes filles, vives et souvent plus réfléchies que leurs camarades masculins, occupent une place essentielle. L’une des plus touchantes, par sa fraîcheur et sa sincérité, est paralytique: elle photographie tout et tous depuis sa fenêtre. La cinéaste lui attribue un rôle superbe, quoique tragique, qui rappelle sans conteste une œuvre célèbre d’Eisenstein.
B. Zhelyazkova filme tous les déplacements intérieurs et extérieurs avec précision et virtuosité: elle crée ainsi du suspense dans le cabaret où est prévu un attentat. Quant au lieu de réunion des partisans– une maison en ruine – il s’apparente à une scène théâtrale: chacun y entre comme il veut: par une porte, une fenêtre, un trou dans le toit, un escalier auquel on se suspend. Un lieu clandestin mais symboliquement peu fiable, sans cesse remis en question, comme ceux qui y viennent.
Le plus souvent, le couple amoureux se retrouve dehors dans une intimité fragile, en dépit des dangers, peu importe l’heure – le jour ou la nuit – le lieu – une rue, une terrasse – ces séquences sont parmi les plus poétiques du film. L’ombre ou la lumière renforcée par le noir et blanc offre au regard un décor privilégié, de même que le ciel, les toits de Sofia qu’on croit survoler grâce à de lents panoramiques. Parfois, l’espace ainsi déployé est d’une telle beauté qu’il invite seulement à la contemplation, rare moment de partage entre Dimo et la jeune fille.
Exhumé de l’oubli et restauré, le long-métrage de B. Zhelyazkova est une belle surprise. Il s’inscrit, de fait, dans la dynamique du cinéma européen d’après- guerre marqué par le néo-réalisme italien et la Nouvelle Vague. De 1957 à 1998, la première réalisatrice bulgare a ainsi produit neuf films; certains, interdits par le régime, ont été appréciés à l’étranger. Bientôt, trois autres films bénéficieront d’une reprise. Soyons prêts à les découvrir_!
Brigitte Hellequin
Séance CGR AUXERRE
mercredi 22 mars 2023 |
17h50 |
jeudi 23 mars 2023 | 20h00 |
vendredi 24 mars 2023 | 13h30 |
samedi 25 mars 2023 | 15h45 |
dimanche 26 mars 2023 | 20h00 |
lundi 27 mars 2023 | 20h00 |
mardi 28 mars 2023 | 15h45 |